Le Fonds Belge pour la Sécurité Alimentaire Moso (FBSA Moso)
est un programme d'une durée de 5 ans (2013 - 2018) visant
l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans 3
communesde la région du Moso au Burundi : Cendajuru, Gisuru et Kinyinya.
Caritas-Soprad: DES PEPINIERES AU SERVICE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROMOTION FEMININE
Alors que les pépinières d’arbres forestiers et agro-forestiers sont créées pour reboiser les Bassins-Versants et les collines dénudées afin de lutter contre l’érosion et de protéger l’environnement, les sachets qui y sont utilisés jusqu’aujourd’hui au Burundi, y compris par le PADDAM l’an passé, sont très généralement en plastique non biodégradables et se retrouvent au final jetés dans la nature, ce qui peut sembler quelque peu contradictoire avec l’objectif de départ. C’est pourquoi cette année, l’équipe de la SOPRAD – Caritas Ruyigi a testé 2 nouvelles alternatives : des sachets en ‘plastique’ biodégradable (cellulose) qui se dégradent après 4 mois en terre ainsi que des paniers fabriqués localement en pseudo-troncs de bananiers comme on peut les voir sur la photo ci-contre. Les intérêts de ces paniers sont multiples, le premier étant qu’ils sont produits entièrement localement, dans les communes mêmes d’intervention.
De plus, la mobilisation des groupements de femmes a permis d’avoir un impact direct sur l’économie locale et sur l’augmentation des capacités financières de leurs membres, y compris au sein de leurs ménages, influençant ainsi positivement l’équilibre des relations qu’elles entretiennent avec leurs conjoints. La fabrication de ces paniers est donc une réelle réussite économique, environnementale et pour la valorisation de la place de la femme. De plus, elle a permis à l’équipe du PADDAM, comme à l’ensemble des acteurs de la zone, de voir qu’il est possible de faire autrement, de chercher des solutions innovantes et de ne pas toujours reproduire des activités telles quelles, juste du fait que personne n’a essayé de faire différemment. Cette recherche d’innovation est importante pour permettre de dynamiser les initiatives, de la part de la coordination, des techniciens ou des bénéficiaires. Malgré tous ces avantages que procurent cette pratique, quelques défis ne manquent pas et il est important de souligner que ces 2 alternatives (sachets biodégradables et paniers) coûtent plus cher que les sachets plastiques ordinaires. Néanmoins, le coût environnemental lié à l’usage des sachets non biodégradables est encore inestimable ; le surcoût de départ pour privilégier des solutions durables ne devrait donc pas être un obstacle. Ainsi, Caritas compte poursuivre cette pratique. Sur la photo ci-contre, F.U. de Kinyinya, en pleine fabrication de ces paniers témoigne : « Je suis trésorière de l’association Twitezimbere, une association d’entraide entre femmes, d’épargne solidaire et de crédits internes. Nous sommes plus de 70 femmes dans l’association et nous cotisons chaque mois 5 000 Fbu. Nous étions plusieurs petites associations et nous nous sommes regroupées pour faire une grande association. Quand le technicien du PADDAM nous a abordées pour réfléchir à la confection des paniers en feuilles de bananier, nous avons été surpris et surtout nous ne savions pas comment faire. Comme ils ont parlé de cette initiative tout autour d’eux, une personne a annoncé qu’il avait déjà participé à une telle initiative il y a longtemps. Aussi, il nous a montré la technique et nous nous y sommes mis. Le plus dur a été de trouver les matériaux (feuilles et troncs séchés de bananiers) : on en a collecté dans nos exploitations, mais on en a aussi acheté à des voisins.
Au début, nous ne faisions pas beaucoup de paniers en une journée, c’était compliqué, mais après quelques jours, nous sommes arrivées à faire en une journée une 30aine de paniers par personne. Nous sommes toutes les épouses de bénéficiaires du PADDAM et nos maris nous encouragent dans cette activité car elle va nous permettre de générer des revenus pour notre foyer. Nous avons dû parfois payer les matériaux, nous aurons encore des frais pour le transport vers les pépinières, mais il est certain que nous allons générer un bénéfice important qui ira pour moitié à l’association, pour l’épargne et des projets futurs, et pour moitié à chaque membre de l’association. »